Les réserves du Muséum d’Histoire naturelle révèlent tous leurs trésors à Blois [La Nouvelle République]

Par Henri BRISSOT

Publié le 21/05/2025 à 15:55

mis à jour le 21/05/2025 à 15:55

Entamé en 2022, l’inventaire des réserves du Muséum d’histoire naturelle se poursuit. Un travail de fourmi. Pas moins de 6.000 lots viennent d’être répertoriés.

 

Procéder à l’inventaire des collections d’un musée représente une tâche ardue et titanesque. Mais pas insurmontable. Ça tombe bien, c’est la spécialité de la société HBconservation qui depuis 2022, dépêche chaque année une équipe de spécialistes au château royal de Blois. Dans une vaste salle située sous les combles de l’aile Gaston-d’Orléans sont entreposés depuis 1940 des milliers de pièces et d’objets appartenant au Muséum d’histoire naturelle.

 

Suite aux bombardements de la ville en juin, ils avaient été déménagés en urgence depuis l’hôtel de ville situé à l’époque en bord de Loire quai du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Inauguré au château en 1903, le Muséum y avait emménagé sept ans plus tard. « Depuis, aucun travail approfondi n’avait pu être réalisé sur les collections », observe Anne-Laure Boukef, responsable des collections.

Des coquillages et des fossiles valorisés et protégés

Pour cette quatrième année d’inventaire, Hugo Bordet, président de HBconservation, a posé ses valises à Blois deux semaines en mars et une autre en mai. À ses côtés pour l’épauler, Thierry Oudoire, conservateur du patrimoine et géologue, Mathieu Donna et Manon Oudoire, de l’entreprise de restauration Art Partenaire.

Pour être autorisé à pénétrer dans la salle aux trésors, Hugo Bordet impose le port du masque. Il s’agit de se protéger contre une éventuelle présence dans l’air de substances toxiques comme l’arsenic ou le sulfure de mercure. Toute manipulation exige le port de gants. « Même après avoir passé un siècle dans du formol, des méduses sont encore urticantes », souligne le conservateur-préventeur. « Il faut aussi surveiller le niveau de radioactivité. La prudence est de mise. »

 

Un inventaire à mi-parcours

L’équipe procède à un travail de fourmi fastidieux, mais précieux. « Fossiles, coquillages actuels et minéraux figureront sur l’inventaire réglementaire, ainsi que sur les bases de données régionale et nationale, s’enthousiasme Anne-Laure Boukef. Ils seront donc valorisés et protégés. » Selon un décompte à la louche, il y en aurait au total environ 33.000.

L’inventaire en est à mi-parcours. C’est dire s’il en reste encore des lots à identifier et à classer. En 24 jours, l’équipe supervisée par Hugo Bordet a réussi la prouesse d’en inventorier 6.000 pour un poids total de 1.600 kg. Parmi eux, une demi-tonne de bois fossile, d’innombrables minéraux « aussi beaux que toxiques » ou une poule du célèbre naturaliste Nérée Boubée. « Soit un panel richement diversifié. »

Des éponges fossilisées, des roches, des coquillages exotiques et des coraux ont particulièrement séduit Hugo Bordet. « Ce qui me surprend, c’est que tout soit aussi bien conservé. »

Une loi adoptée en 2002 stipule que « les collections des musées de France doivent faire l’objet d’une inscription sur un inventaire et qu’il doit être procédé à leur récolement tous les dix ans ». Elle oblige les établissements concernés à se pencher sur leurs collections. De quoi donner du travail pour plusieurs années à Hugo Bordet qui prévoit d’ailleurs revenir à Blois l’an prochain. « Enfin, seulement si le contrat est reconduit », précise-t-il. Avec les élections municipales qui se profilent, il s’attend à devoir opérer quelques ajustements.

Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/blois/les-reserves-du-museum-d-histoire-naturelle-revelent-tous-leurs-tresors-a-blois-1747835708

 
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